BordeauxL’association régionale AA IHEDN Aquitaine (AR1) regroupe des membres titulaires et des membres associés résidant dans les cinq départements de l’ancienne région Aquitaine.

Ces auditeurs sont des décideurs du secteur public et privé
Ils ont un idéal et un objectif :
promouvoir et développer l’esprit de défense et de sécurité,
raison pour laquelle l’IHEDN a été mandatée par l’Etat pour les former.

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LRU-lance-roquette-unitaire

Photo crédit Défense/Armée de terre.

Les événements à venir

Économie de guerre : un retour à des capacités de production souveraine

Jusqu’à la fin des années 1980, presque tous les pays d’Europe occidentale – dont la Suède, la Suisse, la Belgique ou les Pays-Bas – disposaient au moins d’une usine de fabrication de poudres à usage militaire, généralement nationale, suffisante pour couvrir la demande intérieure et qui, souvent, pouvait aussi alimenter les marchés d’exportation.

De plus grands pays tels que la France, le Royaume Uni, l’Italie ou l’Allemagne de l’Ouest possédaient quant à eux plusieurs usines de fabrications de ce type sur leur territoire.

Depuis la fin de la Guerre froide et pour prendre en compte une évolution rapide du marché, une consolidation industrielle s’est opérée au profit de grands groupes (Rheinmetal/Allemagne, Eurenco/France, Nammo/Norvège, par exemple). Elle s’est accompagnée de la fermeture de sites de production les moins performants pour satisfaire le besoin et répondre à la demande restante.

Ainsi, bien avant que n’intervienne l’agression russe en Ukraine, une communauté élargie de partenaires s’accordait à reconnaître que les capacités de production et une partie des compétences de l’industrie de défense européenne avait été considérablement amoindrie depuis les années 1990 dans ce domaine des poudres à usage militaire.

En mai 2024, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a participé à une réunion du Conseil des affaires étrangères de l’UE aux côtés des ministres de la défense de ces pays.

A cette occasion, les participants ont évoqué les efforts de soutien à l’Ukraine et la nécessité d’accroître la production pour la défense. Le secrétaire général a également précisé que l’OTAN « collaborait de près avec la base industrielle de défense, des deux côtés de l’Atlantique, en vue d’accélérer la production », dans le double objectif de soutenir l’Ukraine et de reconstituer les stocks des Alliés. 

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la demande mondiale de munitions a connu une évolution exponentielle. Comme pour les masques qui nous ont fortement manqué au début de la crise de la Covid-19, les grands fournisseurs de poudre (mais aussi de cellulose, l’un de ses constituants principaux) se situent notamment en Inde et en Chine. Et c’est aussi depuis le début de ce conflit russo-ukrainien que les exportations de poudre depuis la Chine vers l’Union européenne ont considérablement diminué.

Un programme européen pour produire davantage

 Face à ces constats et sous l’impulsion de la Commission européenne, tout particulièrement celle de Thierry Breton (alors commissaire européen au Marché intérieur), les États membres ont lancé des programmes destinés à produire un volume d’armes destiné à l’Ukraine et à reconstituer leurs stocks. Le plus emblématique est l’Act in Support of Ammunition Production (ASAP) – loi de soutien à la production de munitions – lancé en début d’année 2023 et dont l’objectif était de faire produire 1 million de munitions par les entreprises européennes.

Le programme ASAP est aujourd’hui entré dans sa troisième phase et ce sont toujours les piliers des systèmes militaro-industriels nationaux qui en sont les principaux bénéficiaires.

Dans les programmes de production de poudre, on trouve ainsi aux premiers rangs les groupes Rheinmetall, Nammo et Eurenco (société française contrôlée à 100 % par l’Agence des participations de l’État).

En France, le président Emmanuel Macron a appelé à entrer en « économie de guerre », poussant les industriels à produire davantage et plus vite, notamment les très demandés canons Caesar de KNDS. Aérotransportable en avion A400M ou en Hercules C 130, ce canon innovant constitue l’arme majeure des régiments d’artillerie de l’Armée de terre française.

Il est par exemple en service opérationnel au sein du 35e régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes (Hautes Pyrénées), régiment d’appui de la 11e brigade parachutiste dont l’état-major est implanté à Balma, banlieue proche de Toulouse.

Pour mémoire, le Caesar est venu se substituer à deux autres systèmes d’artillerie sol-sol en service dans l’armée française : d’une part le canon de 155 mm automoteur modèle F1 (155 AuF1) monté sur chassis AMX-30, communément appelé 155 à grande cadence de tir puisque capable de tirer une salve de 6 obus de calibre 155 mm en 45 secondes grâce notamment à l‘emploi de douilles combustibles et, d’autre part, le canon tracté de 155 mm (155 TRF1).

Disponibilité et précision

Ce canon innovant est en capacité de tirer 6 coups par minute et d’atteindre des cibles situées jusqu’à des distances de l’ordre de 40 km dans la profondeur. Il allie la puissance de feu de l’arme de 155 mm et la mobilité tactique et stratégique d’un châssis 6 x 6 ou 8 x 8, selon la configuration. Il se distingue par une disponibilité opérationnelle élevée, une précision remarquable et une excellente furtivité.

Actuellement mis en œuvre par les unités d’artillerie ukrainienne, ce système d’arme engendre une forte consommation de munitions dans le cadre d’un conflit de haute intensité. Confronté à un épuisement rapide des stocks, parfois peu fournis, et au manque d’envergure du soutien occidental, notamment européen, Kiev s’est vu contraint de fortement réduire la consommation de ce type de munitions, pour éviter tout risque de rupture d’approvisionnement.

La munition utilisée sur le système Caesar, aussi appelée coup complet, est constituée d’un obus (projectile métallique d’une masse avoisinant 45 kg) d’une part et d’une charge modulaire (poudre propulsive) d’autre part. Sans cette poudre, ressource critique s’il en est, point de capacité en artillerie sol-sol, les canons Caesar fournis par la France à l’Ukraine deviennent alors inopérants.

Depuis la Première Guerre mondiale, la production de poudre à usage militaire en France était réalisée sur le site industriel de Bergerac (Dordogne).

Parmi les effets induits lors la chute du mur de Berlin intervenue en 1989, une diminution drastique des budgets relatifs aux dépenses militaires a vu le jour. En pleine période de baisse de ces budgets de défense, l’outil de production est devenu surdimensionné pour répondre aux commandes du niveau national ainsi qu’aux contrats exports. La décision fut alors prise de se séparer de quelques éléments de souveraineté dans ce domaine.

Dans le contexte de l’entrée en économie de guerre, qui nécessite de retrouver une souveraineté nationale mais aussi de produire plus et plus rapidement, l’annonce a été faite le 22 février 2023 de la relocalisation en France de la production de poudre pour obus d’artillerie notamment.

Ainsi le 11 avril suivant, le chef des armées accompagné de son ministre des Armées, étaient accueillis sur le site Eurenco de Bergerac, lieu d’implantation de la nouvelle usine de production qui devrait entrer en exploitation au premier semestre 2025. Ce sont aussi de nouveaux emplois industriels qui seront créés à cette occasion dans le territoire.

Renaissance de l’artillerie

 Même si les concepts d’emploi occidentaux privilégient depuis quelque temps déjà une économie de moyens au profit de munitions intelligentes à guidage terminal – pour l’artillerie, c’est le cas de la roquette guidée par GPS du système LRU (Lance-Roquette Unitaire), système d’arme développé par les États-Unis et construit en Europe, notamment par la France sur les sites industriels de Bourges (18) et de Saint-Médard-en-Jalles (33) par exemple – ,l’artillerie plus classique reste quant à elle un utilisateur de poudre de tout premier plan et connaît actuellement une renaissance notoire, compte tenu des avantages tactiques quelle peut encore procurer.

Parmi eux, il est ainsi possible de citer des durées de vol très courtes et des difficultés avérées d’interception des projectiles, ainsi qu’un effet psychologique des plus importants dans le cadre de tirs de saturation de zone.

De Washington à Varsovie, les stocks théoriques de munitions sont revus à la hausse. De son côté, la France a amorcé sa première relocalisation stratégique en matière d’armement : la production de poudre à usage militaire, en vue de reconstituer une capacité souveraine de production de ce segment critique sur le territoire national.

Patrick Giordan

Les principales activités

 
  • Les petits déjeuners mensuels qui réunissent en moyenne 20 à 25 membres autour d’un invité choisi parmi les personnalités locales.
  • Les quatre pôles de travail
    • Le CER (Comité d’Etudes et de Recherches)
    • Le CCE (Comité Contact Entreprises)
    • Le CLU  (Comité Lycées et Universités)
    • Le SNU (Service National Universel)
  • Le Trinôme académique et les rallyes organisés autour de cette action ciblée vers les collèges et les lycées et depuis peu quelques écoles primaires
  • Les actions de communications et de liens entre les membres de notre association
  • Les voyages d’études, les visites de sites industriels ou de défense.
  • Les actions de rayonnement

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